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Et c’est moi qui détenais le pouvoir de mettre fin à cette situation. Je me trouvais une responsabilité terrible. De plus en plus, je découvrais le jeu de nos adversaires. On pressait sur ma volonté. Les Galiret s’imaginaient que j’avais averti mes parents de la démarche du jeune homme et que mon père m’encouragerait à céder devant son ennemi.

Ils ne se doutaient pas que le secret était encore en moi et que je n’en parlerais que quand j’aurais accepté sereinement le sacrifice. Je dois avouer que la déclaration de papa précipitait ma résolution. Toutes mes hésitations venaient d’être balayées.

Le feu de la fièvre rendait mes joues cramoisies, et je me penchais sur mon assiette, afin de dérober l’ardeur qui me dévorait.

Maman paraissait soucieuse, et elle murmura en regardant papa :

— Pauvre cher ami… Que je suis désolée de