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Depuis quelques années, pourtant, des deuils successifs empêchaient les réceptions, et maman n’avait plus fait chez les Darèle que des apparitions de politesse. Quant au fils aîné, je me souvenais à peine de lui, car il avait terminé ses études de droit par un stage à Paris.

Je répondis en bégayant :

— Vous croyez que l’on voudrait de moi dans cette famille ?

— J’en suis persuadée, parce que Robert, depuis toujours, a pensé à vous. Il m’en a parlé devant sa mère d’une façon significative.

J’étais prête à défaillir. Cet aveu me prenait au dépourvu et cette tendresse fidèle me bouleversait d’émotion. Quel chaos dans mon cerveau ! J’avais affirmé, la semaine précédente, que le mariage ne m’attirait pas, mais depuis que j’étais forcée d’y penser par la faute du neveu Galiret, je trouvais soudainement qu’il m’eût été plus facile de passer ma vie avec