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Les Durand étaient des gens estimés de tous, tandis que M. Galiret et son neveu vivaient de pots-de-vin et de chantage.

Voilà le milieu dans lequel j’allais évoluer, et je pressentais que ces menaces me suivraient toute mon existence. Sitôt que je n’obéirais pas à quelque ordre, j’entendrais : « Je ferai sauter votre père, cela me sera bien facile. » Horreur ! Et je plierai… Seigneur, secourez-moi !

Mais à quoi bon ces regrets inutiles ?

Je fus arrachée à ces pensées de cauchemar par l’animation qui commençait dans la maison. J’entendis Vincent qui rentrait dans sa chambre, puis ce fut Léo.

Enfin, la voix de maman résonna, se rapprocha de ma chambre, pour demander, en entr’ouvrant ma porte :

— Tu es là, Monique ?

— Oui, maman.

— Qui as-tu vu ?

— Jeanne Quirel.