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— Je vous remercie, je serai votre esclave ! s’écria-t-il avec force.

Il y eut un silence qui me parut assez pénible, puis il reprit, sur un ton de commandement qui ne cadrait pas avec la phrase qu’il venait de me dire :

— Quand vous reverrai-je ? Vous comprenez mon impatience, n’est-ce pas ? Il y a si longtemps que j’attends ce moment ! Vous verrez que le bonheur vous sourira… Et surtout, soyez rassuré pour M. Carade. Mon oncle, se montra brave homme, et, pour me faire plaisir, il cessera d’être hostile envers un ingénieur apprécié…

Il me fallait écouter ces phrases ! Le bonheur qui serait le nôtre, à cet être et à moi ! Dieu juste ! Et ce traité entre nous, ce pacte qui donnerait la tranquillité à mon père contre le don de ma main… Je pouvais entendre ces choses affreuses sans gifler ce maître-chanteur ! J’étais enserrée dans un filet.