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j’aille implorer votre oncle ? Se rendra-t-il à la raison sentimentale d’une enfant qui voudrait la tranquillité pour son père ?

— Je ne sais pas trop, murmura-t-il, embarrassé.

J’étais désarçonnée et je me demandais de nouveau quelle serait ma tâche dans cette association. Cet entretien commençait à me peser. Fort heureusement, nous étions seuls sous ces ombrages, dont je ne goûtais plus le charme. Le jardin magique perdait de son prestige. Maintenant il s’entacherait pour moi d’un souvenir plein d’épouvante.

— Pourtant, insistai-je, vous avez quelque chose de sérieux à me soumettre ? J’ai remarqué que vous étiez souvent sur ma route, et je devine maintenant que vous guettiez une circonstance propice pour avoir cette conversation.

— Eh bien ! je parlerai ! s’écria-t-il avec force, comme si une résolution subite le pous-