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Mlle  Clarseil voulait comparer une vieille médaille qu’elle avait ramassée dans un chantier en démolition avec une de celles qui composaient le médailler merveilleux du musée.

Peu à peu, l’atmosphère si pure agissait sur moi. Toute mon anxiété de la veille disparaissait devant la magie de Nîmes, si attirante.

Je me sentais une force neuve, et rien de difficile ne se dressait devant moi. Il me semblait que j’aurais tout résolu.

J’étais même pleine d’indulgence pour ma future belle-sœur, Berthe Durand !

Quand nous atteignîmes la Maison Carrée, l’inconnu y entrait.


II


Encore une fois lui ! Si j’avais été seule, je me serais enfuie, en un geste sans réflexion. Mais, ne pouvant prévenir ma compagne, je la suivis.

Il s’inclina devant nous, comme s’il nous attendait. Mlle  Clarseil me regarda, escomptant sans doute une présentation, mais je passai rapidement devant cet intrus.

Quand nous fûmes un peu éloignées, elle demanda :

— Monique, est-ce le monsieur ?

— Oui, c’est le monsieur que je ne connais pas. Vous voyez, il me cherche, il m’épie… il veut me parler… Oh ! que c’est désagréable !

— Vous êtes dans une agitation ! Mais, ma pauvre chérie, c’est le tribut des femmes d’être distinguées par les messieurs ! Et celui-ci n’est pas si mal.

— Il me fait peur.