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portaient quelque chose d’obscur, et j’en serais bien angoissée.

Je ne la laissai pas achever et je m’écriai :

— La seule obscurité réside dans l’attitude de maman ! C’est terrible pour moi de la désoler à ce point, et cela seul gâte le bonheur que je pourrais goûter…

C’est ainsi que je masquai mon désarroi.

Naturellement, Berthe fut dupe, et elle me consola.

— Votre mère ne pourra pas soutenir cette rigueur. Elle ressent encore le contre-coup de sa déception, mais son cœur est si bon…

Les paroles que me prodiguait Berthe n’arrivaient pas à mon esprit. Elles me semblaient trop inutiles. Je savais pertinemment l’erreur que je commettais, mais il m’était impossible de ne pas la commettre.

Léo entra, et le visage de Berthe s’illumina. Ils amorcèrent une conversation où je fus