— Je… Je crois que oui… Ils doivent habiter dans les environs de Nîmes.
— Mais tu es folle à lier ! s’écria maman. Tu n’es pas mieux renseignée sur cette famille ? Il ne t’a jamais parlé de sa mère ?
Un peu plus, et j’allais sangloter. Heureusement, Léo qui m’observait intensément prononça :
— Laissez-la… Ne la torturez pas davantage…
J’entendis papa murmurer :
— Ma pauvre petite fille, où t’enfonces-tu ?
Quelques instants après, quand je rencontrai mon frère aîné dans l’antichambre, je lui glissai rapidement dans l’oreille :
— Léo, je te remercie de m’avoir sauvée tout à l’heure de ces question embarrassantes.
— Oui, j’ai compris qu’il y avait un peu de drame dans cette histoire. Je voudrais seulement que tu ne t’embarques pas dans une mauvaise affaire…
Qu’avais-je à dire ? Si je me confiais à Léo, il me dissuaderait d’épouser Gouve, et j’étais convaincue qu’il serait moins fort que ces deux bourreaux avides et ambitieux. Ce n’était pas lui qui pourrait refréner leurs instincts. Ces gens désiraient par-dessus tout faire partie de notre famille, afin d’avoir nos relations à leur service. Ainsi seulement ils ne nous feraient plus de mal, dans la crainte de s’aliéner nos amis.
Nous nous dispersâmes pour la messe. Chacun de nous allait à son église préférée. Je m’acheminai vers Saint-Castor, notre cathédrale.