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Voyant que je restais intraitable, ni Léo ni Vincent ne reprirent la parole.

Maman me dit encore :

— Je te préviens que j’aurai beaucoup de mal à annoncer de semblables fiançailles.

— Nous n’avons pas besoin d’en faire part. Il sera toujours à temps d’aviser nos amis intimes de mon mariage. D’ailleurs, je ne désire qu’une messe du matin, sans frais de lunch.

— Ce n’est pas possible ! Tu divagues ! s’écria maman avec impétuosité. Tout sera parfait pour Léo, et il n’y aura pas de différence entre nos enfants.

— Non !… Non !… protestai-je. Je ne tiens pas à un cérémonial pour mon compte.

— Tu es complètement désaxée, et c’est une influence que tu subis. Je voudrais, et ce serait mieux, que vous puissiez vous marier le même jour, Léo et toi…

— J’y consens ! Je passerai par-dessus le marché, et on s’occupera moins de moi. Quand il y a deux vedettes, l’attention est partagée.

Vincent murmura :

— Drôle de nature que la tienne ! Tu aimes ton fiancé et tu n’en es pas fière ! C’est à peine croyable ! Personne ne te force à l’épouser, pourtant.

Je ne répondis pas. Maman demanda :

— Quand reviendra-t-il ce M.  Jean… Jean…

— Jean Gouve…

— Quand le reverrons-nous ?

— Je ne sais pas…

— C’est complet ! cria Vincent.

— Il a ses parents ?