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je préfère m’abstenir, puisque c’est la première fois qu’il vient.

J’avoue que je sus gré à Berthe de sa discrétion. Je ne me souciais pas de présenter Jean Gouve à qui que ce fût. C’était un des côtés odieux de cette aventure, cette présentation à nos amis et les commentaires qui suivraient.

Les fiançailles de Léo s’auréolaient de romanesque, tandis que les miennes prenaient leur source dans un chantage. Je n’avais pour les embellir, au moins extérieurement, rien de grand, de beau, de noble.

En moi brillait la lampe du sacrifice, mais je devais en laisser la flamme cachée.

Berthe me quitta en me disant joyeusement :

— Je vous abandonne à votre doux rêve. Quant à moi, j’ai passé la période de l’éblouissement. Je deviens pratique et j’agis… Je monte mon ménage…

Quel entrain ! Que de beaux jours s’ou-