Page:Fiel - Mon erreur, paru dans La Croix du 22 mai au 14 juillet 1949.djvu/181

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— J’ai une grave nouvelle à vous annoncer. Je me suis fiancée à M.  Jean Gouve.

— Jean Gouve ! s’écria maman la premier ? Quel est cet inconnu ? Je n’ai jamais entendu ce nom.

— Jean Gouve, murmura papa en fronçant les sourcils dans un effort de mémoire, je ne connais pas.

Mes frères ne disaient rien, mais ils m’observaient avec stupéfaction.

— Quel est donc ce mystère ? demanda maman, agitée.

Sa voix se nuançait d’amertume et elle me regardait avec sévérité.

Je pensai qu’elle devinait que cette révélation était la suite de la théorie que je lui avais exposée avec tant d’assurance.

Papa me dit avec douceur :

— Parle, ma petite Monique, éclaire-nous un peu sur cette sensationnelle nouvelle.

— C’est simple, j’ai rencontré ce monsieur… Il m’a parlé incidemment… Il s’est arrangé pour se retrouver sur mon chemin… Il m’a plu, j’ai compris qu’il m’aimait, il me l’a dit, et j’ai accepté de devenir sa femme…

— Et c’est ainsi que tu rencontres un jeune homme en me le cachant ! explosa maman. J’ai une fille qui donne des rendez-vous clandestins et qui tolère les avances d’un inconnu sans consulter sa mère ! Je ne suis plus surprise maintenant de ton état nerveux ! Tu avais des remords de te conduire de cette manière.