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Tout se liguait pour rendre ma situation intenable. Demain soir, je paraderais chez les Darèle avec un sourire forcé et la rage au cœur. Je verrais Robert, qui me comblerait de regards et de paroles émouvantes, et je resterais semblable à un morceau de bois, afin de ne pas lui donner d’espoir.

D’autre part, si je répondais à ses attentions, je serais vilipendée le lendemain, quand éclaterait le scandale de mes fiançailles.

C’est ainsi que je résumais la situation, tout en répondant plus ou moins aux sourires prodigués par notre visiteuse.

Elle disait entre autres choses :

— Vous vous doutez combien mon mari a été heureux d’apprendre que la fille de son ami Dareuil serait la femme de Léo. Il n’avait jamais eu de nouvelles de cette enfant, qu’il croyait chez des parents de sa mère. Nous aimons beaucoup votre fils, et Robert tient