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Maman reprit d’une voix sévère :

— Je suppose que dans la rue ton maintien n’est pas provocant ?

— Oh ! maman, je t’assure que je ne fais rien pour que l’on m’aborde, d’autant moins que ce genre d’intrigue me serait désagréable, puisque je ne tiens pas à me marier…

Ma mère eut un sourire amusé, puis son visage eut de nouveau le masque qu’il prenait depuis quelque temps : un soupçon de mélancolie. Naturellement, je pensais à l’affaire de Léo, et je me répétais que nos deux garçons donneraient du souci à nos chers parents, qui eussent été si tranquilles sans eux.

Quel drôle de sentiment j’avais là ! J’aimais la famille pourtant, mais les raisonnements tombaient devant le fait précis : les enfants causaient du mal aux parents, et cette vérité m’était insupportable.

Ces idées, je les avais exprimées une fois,