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— C’était sans doute le vœu de maman. Les bons Durand, dont elle connaissait le cœur, se sont contentés de m’aimer comme leur maîtresse le désirait. Ils n’auraient eu garde de prendre l’initiative de rechercher une parenté, de peur que l’on ne m’arrachât à eux. J’ai vécu sous le nom de Berthe Durand, et les compagnes du cours que j’ai fréquenté ont été vite abandonnées, parce que mère ne tenait pas du tout à ce que je me lie avec d’autres jeunes filles. Cela m’étonnait parfois, mais je le comprends mieux maintenant. La pensée de maman les dirigeait. Enfin, Mme de Lorbel m’a invitée à venir chez elle pour faire partie des chœurs de la cathédrale. Jusque-là, jamais je n’étais entrée dans une famille.

— C’est bien heureux que Léo vous ait vue là !

J’avais beaucoup de mal à ne pas me montrer nerveuse. Je trouvais que tout allait bien pour tout le monde, excepté pour moi.