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Berthe devenait mélancolique, et je ne le voulais pas. Je la trouvai fort heureuse, malgré sa situation d’orpheline. Qu’eût-elle dit si elle avait pénétré mes pensées ?

Nous suivions machinalement la rue du Général-Perrier. Devant le théâtre et la rue Molière, nous ne pûmes faire autrement que de parler de cet auteur, ce qui détourna la conversation.

Ce petit intermède nous tint compagnie pendant toute la rue Boissier. Nous atteignîmes le quai de la Fontaine par la place A.-Briand, et nous ralentîmes l’allure. J’aurais voulu maintenant me soustraire à la visite du jardin. Je l’avais décidément pris en grippe depuis mon entretien avec Jean Gouve. Il fallait surmonter cette faiblesse. Si l’on s’enfuyait des lieux où l’on a éprouvé des ennuis, peu d’endroits résisteraient.

Le beau jardin s’ouvrait devant nous. Un recueillement nous saisit. Après les bruits de