signe. Et puis, quand nous serons mariés, nous ferons de bonnes affaires avec lui. On s’accordera pour les travaux. Vous savez que je ne serai pas regardant pour votre dot. Les bénéfices que je ferai la compenseront. Le tout est de s’arranger dans la vie.
Ce langage m’effrayait. Peut-être cet homme se croyait-il désintéressé ? Ce mariage était un véritable guet-apens. Ces deux filous nous tenaient à leur merci avec un cynisme effarant.
Nous nous quittâmes. Je ne songeais même pas à lui tendre la main, mais il la happa au passage, et je dus subir l’étreinte de ses doigts.
Je partis comme si je me sauvais. J’avais peur que Gouve me suivit, mais il respecta nos conventions.
Je m’étonnais qu’il parût si content de ma décision après lui avoir dit que je le détestais. Il ne pensait qu’à son orgueil.
Tout en arpentant le chemin, je revivais cet affreux entretien dont j’étais honteuse. Jamais je n’avais eu autant d’aversion à afficher pour un être humain. Je me disais qu’il fallait vraiment que ce fût une « affaire nécessaire » pour qu’il passât si allègrement sur mon dédain.
Je me dirigeai vers la demeure de Mlle Clarseil. Là, j’aurais un peu de détente, mais sans épanchement, parce que je jugeais que le silence était de rigueur.
— Je ne dérange pas votre programme, chère grande amie ?
— Nullement, petite enfant.