— Pas d’atermoiements, n’est-ce pas ?
Son ton changeait. Il devenait arrogant, menaçant.
Je n’eus pas peur et je le bravai en ripostant :
— Mon père, en ce moment, est harcelé par votre oncle, qui lui cherche chicane, de façon sournoise.
— Je le sais, ricana ce Jean Gouve que j’aurais voulu étrangler.
Je me demandai, en un éclair, si ce n’était pas lui qui poussait son parent.
Je poursuivis :
— Quand tous deux vous laisserez mon père en paix, je vous autoriserai à venir à la maison. Je désire que mon père jouisse en toute sécurité des travaux qu’il a assumés. C’est un travailleur, lui aussi, et, par surcroît, c’est un ancien élève de Polytechnique et des Ponts et Chaussées.
— Oui… Oui… On est forcé de reconnaître qu’il est au courant de son affaire, et si on lui fait ces blagues-là, c’est pour le tracasser un peu… Dame ! pour arriver à ses fins, on use de tous les moyens, et j’ai réussi !
Ces paroles m’indignèrent à un tel degré que je ne sais comment je les supportai. Je crois que ce fut grâce à l’estime que ces gens vils accordaient aux travaux de mon père. Cela me soulagea d’entendre ces appréciations, et mon désespoir intérieur en fut atténué momentanément.
— Ainsi, me dit mon fiancé, c’est vous qui conduisez la marche… Donnant, donnant, on laisse votre père en repos et vous me faites