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permette… Quoi de nouveau ? tu es pâle… tu visites trop de malades…

— Et toi, tu as maigri, tu travailles trop…

— C’est cela ! jetons-nous nos vérités à la tête…

Elles rirent, puis Christiane reprit :

— Ton examen est proche heureusement, et tu seras vite aux « Chaumes ». Nous reprendrons nos promenades et nos paresses…

— Tu pars bientôt ?

— Dans quelques jours…

— Heureuse mortelle !… Que ne puis-je t’y suivre toute de suite…

Une ombra passa sur les traits de Christiane.

Elle se souvint des paroles de Mme  Fodeur.

Oui, peut-être qu’avec une centaine de mille francs, Bertranne eût pu se marier, abandonner ce labeur qui l’anémiait et se reposer dans un foyer créé à son goût.

— Bertranne ne m’envie pas…

— Comment ! ne pas t’envier ! Il ne manquerait plus que cela… Tu es libre tu es philanthrope, ce qui revient à dire que tu es philosophe, parce qu’il faut une bonne somme de philosophie pour patauger dans les misères qui ne sont pas reconnaissantes… Tandis que moi, je me rue sur la médecine, je passe un examen dans quinze jours… Je n’ai même pas le temps de me fabriquer une robe d’été… et puis… et puis, j’ai un amour au cœur

— Il est toujours vivace ?

— Plus que jamais…