Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/48

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Quel charme se serait d’avoir un tel compagnon », songeait Christiane.

De son côté, Mme Lavique rêvait du joli couple qu’ils feraient. Elle jetait des regards ravis vers son mari, qui, comprenant ce qu’elle voulait insinuer, se frottait les mains joyeusement, comme si une source de malice à exploiter s’ouvrait devant lui. Où était leur serment de neutralité ?

Christiane se rappelait par éclairs les confidences de Bertranne, Elle les vivait et une sympathie plus forte, provoquée par les mêmes sensations, l’unissait à son amie.

Pendant qu’elle écoutait Robert, elle se remémorait les paroles proférées aux Chaumes et qui la surprenaient maintenant : J’aime… plains-moi…

Christiane se demandait pourquoi de la pitié, alors qu’un tel émerveillement la possédait. Il lui semblait que ses facultés de réflexion s’effaçaient pour ne laisser la place qu’au sentiment d’admiration devant cette découverte.

— Alors, Mademoiselle, vous ne connaissez pas l’Italie ?

— Non, Monsieur, Mon père m’en parlait, mais j’étais si petite que ses récits n’ont pas laissé d’empreinte profonde. Quant à ma mère, elle déteste voyager…

— Je suis sûr que vous y goûteriez un grand charme, guidée par une personne l’ayant parcourue, selon les points de vue échangés tout à l’heure.