Page:Fiel - Le Sacrifice et l'Amour, paru dans l'Écho de Paris du 3 février au 7 mars 1934.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvait admettre que l’on préférât les austérités à des satisfactions mondaines. Cette mère coquette ne connaissait pas la jalousie ; les triomphes de sa fille lui eussent fait plaisir, car elle était fière de sa beauté, qui ne nuisait en rien à la sienne. Cependant, elle appréciait cette liberté, cette indépendance qui lui laissaient des jours entiers.

Elle oublia sa fille dans un déluge de pique-nique, de rallyes, de thés, d’où elle revenait superficielle et enthousiaste.

Christiane en eut une recrudescence de sérieux et s’enfonça plus profondément dans le chemin adopté.

Mme  Fodeur l’aidait ardemment. Si Christiane n’avait pas de point de contact avec sa mère, en raison de la différence de leurs caractères, Mme  Fodeur ne pouvait, pour le moment, avoir beaucoup de rapprochement avec Bertranne, prise par ses études.

Elle accaparait donc Christiane, sur qui ses paroles pleines de charité et de dévouement produisaient grand effet.

La jeune fille se sentait heureuse à la manière des purs, quand elle comptait, dans sa journée, un regard reconnaissant, un mot de gratitude d’une de ses obligées.

Il lui fallait ce réconfort parce que Mme  Fodeur ne la gâtait pas sous ce rapport.

Riche et libre de sa fortune, la jeune fille apportait une aide effi-