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ne troublait leur tranquillité, hors quelques oies venant raser l’herbe de leurs becs jaunes.

— Eh bien ! Christiane, ne sommes-nous pas mieux ici que dans la tumultueuse capitale ? Pour l’instant j’en ai la nausée et la médecine me produit le même effet…

— Trop de travail, tu te fatigues.

— Tu as peut-être raison, mais comment agir autrement ? Il faut arriver, les compétitrices sont nombreuses… Si tu voyais leurs pauvres visages lassés, l’énergie qu’elles déploient !… Ce ne sont pas les coquettes qui ont inventé le fard, mais les travailleuses, afin qu’on ne s’aperçoive pas des nuits qu’elles passent sur leurs livres… Je pense, plus sérieusement depuis quelque temps, que la femme n’est pas désignée pour le travail extérieur. Note, Christiane, que je ne veux pas insinuer que son intelligence ne soit pas égale à celle de l’homme, non, elle peut trancher de hautes questions et résoudre des difficultés… Mais son domaine est sa maison, le cercle étroit d’où il peut sortir de si larges choses… Avant tout, la femme est l’être du foyer… Ah ! flâner dans sa demeure, sans s’inquiéter de la clientèle qui attend, s’embellir pour le mari que l’on aime, lui rendre la vie douce…

— Marie-toi, Bertranne…

— La voilà bien là réponse facile ! Si je te répondait aujourd'hui que