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rie, tout est clair et Dieu a eu pitié de toi.

Elle parut s’assoupir, comme épuisée par l’effort intense qu’elle venait de fournir.

Mme  Fodeur, sortie sans bruit, rentra accompagnée de deux praticiens.

Christiane se retira, bouleversée, dans un état nerveux qui l’agitait et la prostrait tour à tour.

Bertranne avait vu juste. Elle mourut au bout de deux jours.

Christiane ne la quitta guère et aurait voulu l’arracher à la mort.

Elle assista à ses obsèques avec des regrets qui la brisaient. Elle s’oubliait totalement pour compatir à cette disparition tragique.

Pas un mot ne fut échangé entre elle et Robert. À peine leurs regards se croisèrent-ils, en cette matinée d’automne, où la tristesse du temps ajoutait à la douleur.

Ils échangèrent un salut bref sans se tendre la main.

Quand quelques semaines eurent passé, l’âme de la jeune fille s’apaisa. Sa pensée lui revint, réfléchie et lucide. Tout le faisceau des circonstances survenues durant les mois précédents lui parut un ensemble parfaitement équilibré.

Les mélancolies n’y manquaient pas, mais la vie en recèle, et elles marquent plus que les joies.