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elle savourait dans leur beauté sévère les montagnes blanches qui l’entouraient.

Un matin, Martial d’Effril arriva.

La jeune Marinette le présenta à sa nouvelle amie et le jeune homme se mêla aux promenades.

Christiane n’était pas sportive et elle se contentait de quelques excursions.

Martial d’Effril était un homme de sport et en courait tous les risques. Il portait la trace de chutes, mais rien ne le guérissait de braver les dangers Les ascensions, les bonds, les acrobaties sur ses patins, tout lui était plaisir.

Christiane le regardait, amusée, et elle souriait devant tant de virtuosité, mais, sans songer que son sourire pouvait être un encouragement au développement d’un sentiment naissant.

Il y avait huit jours que cette camaraderie durait, quand Christiane s’aperçut que Martial d’Effril sortait beaucoup moins avec ses compagnons et qu’il restait très souvent près d’elle.

Elle en fut assez contrariée, mais cette contrariété dégénéra en un véritable accablement quand un soir il lui déclara qu’il ne pouvait plus vivre sans elle.

— Je suis très touchée de votre requête, Monsieur, mais je ne songe nullement à me marier.

Elle s’épouvantait de retrouver devant ses yeux l’image désespérée de Robert Bartale. Il était le seul homme qu’elle pût aimer.