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de se comporter provenait de faits logiquement amenés, mais elle pouvait paraître incohérente aux non-initiés.

L’état d’insensibilité qui l’avait surprise n’existait plus. Elle souffrait intensément et, dans ses nuits agitées, elle revoyait le visage bouleversé de Robert.

Le jour la calmait, mais les stigmates de sa douleur s’imprimaient sur ses traits.

Elle restait peu chez elle craignant la visite de Bertranne accompagnée de son fiancé. Ceux-ci avaient déjà frappé une fois à sa porte et n’étaient pas revenus.

Bertranne Fodeur s’occupait avec activité de son installation et de ses toilettes, et, comme une femme éprise, ne supportait pas de tiers entre elle et Robert.

Les jours s’écoulèrent dans un vertigineux bonheur et elle s’attachait de plus en plus au jeune homme, quoiqu’elle le jugeât souvent préoccupé.

Robert Bartale agissait uniquement par dépit. Il était mû par une bravade qui le sortait de sa norme. Il n’aimait pas Bertranne, tout en convenant qu’elle était charmante. Il constatait qu’elle lui vouait une tendresse qui le touchait, et il essayait de se montrer doux et prévenant. Du moment qu’il avait pris le parti de l’épouser, dans un coup de folie, la justice lui commandait d’être correct.

Il ne soupçonnait guère que Bertranne pût l’aimer à ce point depuis tant de semaines et il se demandait