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Le lendemain, il se présenta dans l’après midi à l’hôtel Gendel.

Une femme de chambre lui répondit que mademoiselle était sortie et qu’on la trouvait généralement une heure avant le dîner.

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Christiane venait de poser sur son rayon le roman achevé : c’était Daniel Cortis de Fogazzaro. Elle compatissait à la souffrance de Daniel et aux tentations de sa cousine. Tant d’amour et tant de pureté l’émouvaient.

Elle ferma les yeux pour revivre en pensée les épisodes qu’elle avait lus.

Quand elle les rouvrit, Robert Bartale s’inclinait devant elle.

Plongée dans sa méditation, elle ne l’avait pas entendu entrer.

Elle se leva d’un bond de la bergère où elle s’enfonçait. Ils se regardèrent une seconde, indécis, torturés par cette indécision même, et finalement, la jeune fille s’avança.

Sans savoir comment cela s’était produit, elle se sentit serrée dans les bras de Robert. Elle pleurait sur son épaule alors qu’il caressait les cheveux qui frôlaient son visage.

— Ma Christiane…

Se dégageant, elle le regarda transfigurée. Il la trouvait plus séduisante qu’auparavant et il lui prit les mains pour les couvrir de baisers.

— Robert, murmura-t-elle, dites-moi que vous m’aimez et que vous ne m’en voulez plus…