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Ces dames n’étaient pas allées sur quelque plage à cause du visage de Christiane que sa mère ne voulait pas montrer.

À l’automne, elles quittèrent leur vieille demeure. Une pluie fine tombait et Christiane, qui voyait sa mère frissonner, hâta le départ.

À Paris, la vie reprit avec intensité. Il semblait que Mme Gendel découvrît un nouveau milieu et une soif de plaisirs la posséda. Elle organisa des comédies, des ventes, des soirées, afin de se préparer un hiver sans monotonie.

Le temps devint subitement plus froid. Une forte gelée, un matin, surprit les Parisiens. La mondaine veuve ne parvint pas à se réchauffer, étant rentrée au petit jour d’un bal animé.

Elle dut garder le lit tout l’après-midi, et le docteur, appelé, diagnostiqua une pneumonie.

Christiane s’alarma et, tout de suite, elle demanda son concours à Bertranne.

L’étudiante ne perdit pas une minute pour venir s’installer au chevet de Mme Gendel.

Alors que la jeune fille, un soir, se persuadait que la malade allait mieux, et en témoignait sa joie à son amie, cette dernière lui dit en l’embrassant :

— Pardonne-moi ma cruauté, la vie de ta mère dépend d’un miracle… La science humaine ne peut plus rien pour elle…