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avec ses scrupules défendus.… Sois bonne et non débonnaire…

Maintenant que Christiane perdait des chances de revoir Robert, les paroles de Bertranne se gravaient dans son esprit. Une réaction s’emparait d’elle et la laissait songeuse aux côtés de son amie.

Madame Fodeur restait dans sa maison fraîche et Madame Gendel sortait fréquemment de la sienne. Ses courses à Paris devenaient aussi fréquentes qu’indispensables, ce qui désolait sa fille.

Par un matin ensoleillé, M. et Mme Lavique frappèrent à la porte des Chaumes. Ce fut un grand plaisir pour Christiane. Sa mère était à Paris et elle était heureuse de posséder, seule, ses vieux amis.

Un désir inavoué d’entendre parler de Robert rendait ses trait plus animés.

Madame Lavique l’examina avec attention.

— Je suis soulagée de voir que ton visage se remet. Dans quelque temps, il ne restera plus trace de ton étourderie. Si tu savais, ma chérie, quel mal tu as fait ! Puisse le Ciel t’épargner la vue d’un homme désespéré…

Christiane baissa la tête. Tout ce qui était humain s’unissait pour lui reprocher cette peine d’amour.

Il semblait que la terre s’insurgeât parce qu’un homme avait pleuré. Ceux qui savaient la considéraient presque comme un monstre.