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belle et riche, renonçât aux vanités de la terre, lui semblait moins normal.

Elle songea tout d’abord que Christiane avait éprouvé quelque chagrin d’amour, mais elle ne questionna pas.

Elle prononça enfin :

— Mon enfant… je suis touchée par votre proposition, touchée et surprise… Vous avez vos pauvres…

— Oui, mais je voudrais étendre mon action et quel guide plus sûr aurais-je que vous ?

Mme Gendel reprit en répétant :

— Vous avez vos pauvres et sans doute vous suffiront-ils d’ici que vous ayez des occupations plus absorbantes ?

— Je n’aurai jamais d’occupations plus absorbantes ! s’écria Christiane d’une voix déchirante.

Comme elle était sensible, un flot de larmes se répandit sur son visage. Mme Gendel la laissa pleurer, et la jeune fille se calma peu à peu.

Ses paupières meurtries maintenant, demandaient la fraîcheur de l’eau. Elle se dirigea vers le cabinet de toilette de son hôtesse.

Un beau soleil y pénétrait. La fenêtre s’ouvrait sur un coin de ciel bleu, et, malgré soi, la veuve murmura en joignant les mains :

— Pleurer par une journée pareille, quand on est belle, jeune et riche…

La fortune lui en imposait beau-