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que ce serait une désertion de ma part de quitter la ville où je suis née, où tout le monde se connaît et où l’on s’appuie les uns contre les autres, quand le malheur arrive. J’avais rêvé, mais aujourd’hui, je suis réveillée. Je vous rends votre parole.

— Bagasse ! si je m’attendais à cela ! je pense que ce n’est qu’une galéjade ! Nous verrons cela demain, quand nos blessés auront le sourire.

Léone secoua la tête, et il sortit, alors que Mme Aumil serrait sa fille dans ses bras.

— Que tu me rends heureuse, murmura-t-elle, je me tourmentais à l’idée de te voir partir !

Le lendemain, la mère la fille allèrent à la clinique. Le contremaître allait mieux. Son visage avait repris son aspect accoutumé. Il lui restait une douleur à l’épaule, conséquence d’un coup provoqué par un bloc de houille.

Léone alla vers le lit de Louis.

— Tu vas mieux ? J’ai été bien inquiète…

— Le docteur m’assure qu’il ne m’en restera rien. Ce sera un peu long, mais j’aurai de la patience. Tu viendras me voir ? quand pars-tu ?

— Je ne pars plus, car c’est avec toi, que je me marierai.

— Léone !

Louis était galvanisé. Une telle joie rayonnait sur son visage que la jeune fille se pencha vers lui, et dans un élan affectueux, elle l’embrassa sur le front en disant :

— Je serai ta femme.



No d’éditeur : 122 No d’imprimeur : 54

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