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— Il s’appelle grand-père, voyons !…

M.  Lassonat renonça à savoir quoi que ce fût. Il fallait subir les événements et attendre les nouvelles. Il pensa que la mère de Jeannot était veuve et sa pitié pour elle augmenta en songeant à la douleur qu’elle devait avoir de ne pas revoir son petit garçon.

Quand M.  Lassonat rentra chez lui, sa femme se précipita à sa rencontre, dès qu’elle entendit la porte s’ouvrir. Elle eut une exclamation de joie en voyant une ombre enfantine qui se déplaçait derrière son mari. Mais cette joie se changea en une affreuse déception quand elle reconnut l’intrus.

Elle eut de nouveau une crise de pleurs et M.  Lassonat eut beaucoup de mal à la persuader que Bob ne tarderait pas à rentrer.

Suzette était ravie de revoir Jeannot. Elle lui fit l’accueil le plus empressé, et sa maman, un peu agacée, dut lui intimer l’ordre de modérer ses transports.

— Mais pourquoi ne serais-je pas gentille avec lui, puisqu’il est revenu ?

— Tu peux être gentille, mais ne pas l’appeler « mon petit frère »… C’est Bob, ton petit frère, et cela me fait de la peine de t’entendre parler ainsi à un petit étranger.

— Mais on le connaît maintenant… et puis il est tout à fait charmant, dit Suzette avec conviction, employant une phrase de sa maman.

Mme  Lassonat ne discuta plus. Elle se sen-