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disant d’un ton de grande personne qui ne plaisante pas :

-— Bonjour, mes filles…

Puis, elle referma la porte, et sans un autre mot, elle entraîna les deux femmes ahuries.

Il s’agissait d’agir rapidement. Il fallait que Justine et Sidonie fussent de nouveau occupées pour que le « petit frère » ne restât pas trop longtemps derrière la porte.

Justine s’écria, quand elle fut remise de son effarement :

— Mam’zelle Suzette nous dira peut-être ce qu’elle est allée faire dehors sans permission ?

— Sans permission ?… répéta Suzette… Je suis assez grande pour me donner une permission… Et puis, personne ne s’occupe de moi… Alors, je suis allée chercher mon petit frère…

— Vous n’êtes pas timide, il n’y a pas à dire ! À quoi cela vous a-t-il servi ? Vous êtes revenue sans m’sieu Bob… et vous auriez pu vous perdre, vous aussi !… Qu’est-ce qu’on aurait dit à votre maman, nous autres ?

— Je ne me serais pas perdue, voyons… releva Suzette avec dédain… Je ne suis plus une enfant… enfin, je n’ai pas retrouvé Bob… Papa et maman ne se sont pas encore montrés ?

— Pas encore…

— Quelle heure est-il ?

— Il est près de deux heures…