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On lui recommanda d’être raisonnable et de prévenir son père dès qu’il rentrerait Suzette est convaincue que Bob se cache et dès qu’elle fut réduite à la solitude» elle l’appela par tout l’appartement, le menaçant et le conjurant, mais ses appels et ses menaces furent inutiles. Bob n’était pas là.

Elle ne peut s’empêcher de le trouver stupide et se promet de lui dire ce qu’elle pense.

Alors qu’elle médite sur cette aventure, le timbre de l’entrée résonna.

En temps ordinaire, il est défendu à Suzette d’ouvrir. Mais c’est peut-être Bob qui revient. Elle se précipite à la porte.

Ce n’est que la concierge qui vient demander si Bob est retrouvé.

— Ne m’en parlez pas, répond Suzette ; les enfants ne songent qu’à vous donner du souci… Celui-ci regardait une langouste, et plouf ! il est perdu.

La concierge, malgré toute la pitié qu’elle éprouvait pour ses locataires, ne put se tenir de rire. Elle répliqua :

— Vous êtes grande, vous mam’zelle Suzette !

— Dame ! riposta Suzette, et la preuve, c’est que je ne m’égare pas…

La fillette referma la porte avec un peu d’humeur, d’autant plus que la faim commençait à la tenailler…