Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant de pleurer, il faut que nous allions rechercher Bob…

— Où, madame ?

— Partout !… Il faut le retrouver…

— Et mon déjeuner ?

— On ne déjeunera pas !… Sidonie nous accompagnera, il faut que tout le monde cherche !

— Oh ! oui, madame… murmura la femme de chambre.

Suzette n’osa pas protester. Elle ne comptait plus pour le moment. Elle trouvait excessif le chagrin de sa mère, mais se gardait de traduire ses impressions. Elle était persuadée que Bob allait revenir d’un instant à l’autre et il lui semblait que sa maman aurait dû le penser comme elle. Alors pourquoi partir avec les deux domestiques. Mais, incontestablement, Mme Lassonat ne possédait plus son sang-froid. Cette nouvelle lui causait une épouvante. Les servantes pleuraient d’autant plus qu’elles voyaient leur maîtresse désespérée et ces pleurs achevaient le désarroi de la pauvre mère.

Le déjeuner fut donc laissé en plant.

Suzette resta seule dans l’appartement. À vrai dire, elle trouva se procédé un peu cavalier, mais elle sentit qu’elle ne pouvait pas s’indigner.

Tout convergeait vers Bob.