Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ça mange des bonbons chez les fournisseurs comme si ça en était privé… Alors, je suis bonne, je me laisse attendrir, et mon bon cœur me revient en malheur… J’en serai malade…

— Ne vous tournez pas les sangs, mam’zelle Justine… Votre Bob se retrouvera…

— Mais oui, affirma Suzette… il est caché dans l’appartement…

— Certainement… appuya la concierge.

Suzette fut gentille. Elle passa par l’escalier de service afin d’aider Justine à porter son panier. Mais la pauvre femme ne se rendait même pas compte de cette attention, tellement elle était angoissée.

Pourtant, il fallait entrer, bon gré, ma gré, et affronter la vérité.

Ce fut avec un affreux battement de cœur que la cuisinière ouvrit la porte. Elle vit tout de suite Sidonie, la femme de chambre, qui se trouvait dans la cuisine.

— Sidonie, demanda-t-elle d’une voix rauque, Bob n’est pas là ?

— Bob ?… mais non… il est parti avec vous…

Sidonie ne comprenait ni la question, ni l’air affolée de la domestique.

Suzette expliqua de sa voix de flûte :

— On a perdu Bob…

— Ciel ! cria Sidonie, en voilà une affaire !


— Ne criez pas si fort, recommanda Suzette, maman va être inquiète de ce qui se passe…