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comme ce n’était pas dans son caractère de se laisser décourager, elle dit :

— Bob, ne nous ayant plus vues au milieu de cette foule, a dû rentrer tranquillement…

— Tout seul ! si petit !… larmoya Justine incrédule ; ce n’est pas possible… Quel malheur !… Qu’est-ce que Madame va dire ?

— Puisque je te dis qu’il est rentré… Il doit bien rire de sa bonne niche…

— Ah ! cette fois, c’est bien le dernier marché que vous faites avec moi ! J’en ai presque un coup de sang… Qu’est-ce que Madame va penser de moi… Misère…

Autour de Justine, les domestiques du quartier s’apitoyaient et Suzette fut toute surprise de s’apercevoir qu’on les connaissait.

— Ah ! oui, c’est ce beau petit blond avec des grands yeux bleus, une figure joufflue…

— Je sais, reprit une autre, c’est un brun avec de grands yeux bleus…

— Mais non, se récria Suzette, il a des cheveux blonds…

— Oui, c’est bien ce que je voulais dire…

Suzette avait hâte de rentrer pour retrouver Bob. Elle n’était pas inquiète, mais elle pensait que Justine allait compliquer cette affaire en l’accusant près de sa maman.

Vraiment, ce n’était pas de sa faute si Bob était hypnotisé par les pinces des homards. Il aurait dû la suivre, mais il ne faisait que ce qu’il voulait.