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— Il est futé, riposta Suzette… Quand on sait se sauver, on doit être en pension…

— Et vous, ma petite demoiselle ?…

— Oh ! moi, je suis utile à la maison, au moins le dimanche… ajouta vivement la fillette qui se rappela soudain qu’elle voulait habiter en semaine chez Mme Glace.

Elle éprouvait une grande hâte de repartir.

Du moment que Bob n’était pas là, elle désirait ne plus perdre de temps.

Mme Glace devina son impatience et elle prit congé de la femme de son employé.

Dans la rue, Suzette dit pensivement :

— Nous n’avons pas réussi… Je me demande où a pu passer ce Bob…

Mme Glace prenait très à cœur cet événement qu’elle jugeait grave. Seulement, elle affectait de ne pas le prendre au tragique, afin que Suzette ne s’attristât pas. Elle essayait de répondre avec gaîté, racontant des histoires d’enfants perdus qui se retrouvaient comme par enchantement.

La fillette gardait son sang-froid. Comme elle n’avait pas l’habitude de rire beaucoup, son attitude restait sérieuse. Une personne non prévenue aurait pu croire que c’était à cause du petit frère égaré, mais c’était plutôt la façon d’être de Suzette.

Il était près de cinq heures et pour détourner