Page:Fiel - L'élève Bompel, 1947.pdf/95

Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
l’élève bompel

— Comme tu exagères, mon vieux ! dit Nil, un peu gêné par cette manifestation.

— Quand je te raconterai ma journée par le détail, tu verras, papa, si je n’ai pas raison.

— J’en suis sûr ! convint aimablement M. de Parul. Maintenant, nous allons saluer Mme Bompel, car il est temps de retourner à Lyon.

Quand les messieurs de Parul eurent accompli ce devoir, Nil échangea avec son ami une cordiale poi­gnée de main, avec espoir d’un revoir proche dans les mêmes conditions. La mère et le fils rentrèrent chez eux et Mme Bompel demanda :

— Tu as été content de passer quelques heures avec Paul ?

— Mais… oui… Cependant, j’ai maintenant l’habi­tude de causer avec M. Tradal, et à côté de lui Paul m’a semblé un enfant.

— Grand Dieu ! s’exclama Mme Bompel, il a six mois de plus que toi !

— L’âge ne fait absolument rien, maman… Il paraît qu’il y a des hommes qui restent enfants toute leur vie…

— Eh ! bien, je voudrais que tu le sois encore pen­dant quelques années…

— Quelques années ! mais ma pauvre maman, tu serais la première à t’en plaindre ! Tu dirais : « Que ce garçon est sot ! Nous n’en ferons jamais rien, et plus tard, il sera réduit à casser des pierres sur la route… » Et, tu sais, pour ce métier-là, il ne faut pas encore être si bête… J’ai observé un casseur de pierres… Il faut que son marteau donne un coup sec pour ne pas faire de débris… et c’est un tour de