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l’élève bompel

Nil murmura comme s’il rêvait :

— Quel apaisement d’être au milieu de la nature à contempler ces petits quadrupèdes !…

— Il te faut peu de chose, ironisa Paul.

— Peu de chose ! tu trouves que c’est peu ? tu n’admires pas la simplicité de la créature, l’élégance de son geste, qui n’est pas étudié, celui-là !

— Écoute, Bompel… je ne sais pas où tu vas prendre tout ce que tu dis ! Admirer les moindres actes des lapins ressemble à un peu de maboulerie…

— Je te plains, Parul, de ne pas arrêter tes regards sur ces créations si complètes, et qui prouvent par leur perfection la grandeur du Créateur… Je suis confondu d’admiration…

Paul de Parul ne répondit pas. Son camarade le dépassait trop, et sans doute se disait-il, que passer sa vie avec Nil serait peut-être instructif, mais un peu fatigant.

Les deux amis sortirent de l’enclos, suivis par les lapins qu’il fallut repousser. Nil s’y employa avec une douceur que n’ont pas souvent les garçons, mais ses gestes, comme ses paroles, provenaient de son amour pour les animaux.

Ils continuèrent leur visite.

— Un peu plus loin, tu remarqueras ces bâtiments qui sont ceux d’une usine de moulinage et de tissage. Des écheveaux de fil de rayonne sont envoyés ici, pour être mis en bobines. Celles-ci varient de forme et de grosseur. Elles sont ensuite mises en machines pour être tissées. Et c’est ainsi qu’il en sort des pièces de tissu… Je ne puis te proposer de visiter les ateliers, parce que je n’en ai pas le pouvoir d’abord