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marthe fiel

— Il a pris une des lentilles d’une jumelle marine et son appareil n’est pas mauvais… convint Mme Bompel.

— Il est fantastique, ce garçon ! Je pourrai admirer ?

— Tu pourras même poser…

Le goûter terminé, Nil montra son œuvre. Une chambre noire à soufflet tendue de tissu épais, la lentille enchâssée dans un tube de carton… C’était primitif, mais tout était complet.

— Eh ! bien, mon vieux, tu n’aurais peut-être pas le premier prix à l’exposition, mais sûrement un satisfecit… tous mes compliments !

Nil paraissait indifférent. Il n’était pas très sensible à ces démonstrations. Chez lui, le but seul comptait, et quand il entendait des éloges, il se disait toujours qu’il aurait pu faire mieux.

Pour le moment, il jugeait que son obturation manquait d’étanchéité, et il se promettait d’y remédier…

Il offrit à Paul de faire le tour de la propriété des Ladoume, la famille Bompel ayant la libre jouissance de s’y promener.

— Nous aurons tout le loisir de nous y mouvoir avant le retour de ton père, et nous ne serons pas dérangés dans notre visite, puisque la maison d’à-côté est vide, de la partie bruyante…

Paul ne répondit pas. Il eut aimé voir les sept garçons parce qu’il était fort sociable, mais il ne dit rien parce que c’eût été marquer que la compagnie de Nil ne lui suffisait pas.

Nil débuta dans son rôle de guide en disant :