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marthe fiel

Sa mère pâlit d’épouvante et son père lui dit :

— Je ne puis que te féliciter pour ton sang-froid.

Il répondit :

— Dans ma maison, si j’ai des enfants, je n’aurai que des placards à portes minces et vermoulues….


VI


Le lundi matin, à 9 heures, Nil était dans la salle d’étude à attendre son professeur, qui ne tarda pas, et qui lui demanda :

— Vous êtes en bonnes dispositions ?

— Je me sens très en forme.

— Malgré votre aventure d’hier, qui aurait pu finir tragiquement ?

— Je n’y pense plus !

— Quelle idée aviez-vous en enfonçant ce piton dans la porte ?

— Je voulais me donner de l’air en perçant plusieurs trous… mais quand j’ai senti la minceur du bois, il m’est venu d’essayer de le briser. Le piton me donnait l’avantage de pouvoir le tirer à moi. J’ai eu la chance d’être à côté d’une jointure et cela a été parfait.

— Vous n’avez pas perdu votre présence d’esprit !

— Ce ne serait pas la peine d’avoir un esprit, pour le perdre dès qu’il peut vous être utile…

Sur ces mots, Nil empoigna un cahier, l’ouvrit à la page blanche et attendit.