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marthe fiel

près d’être terminée, Nil s’effraya de son peu de succès. Il pensa que son nom ne serait presque pas nommé au palmarès et il en était assez mortifié. Pourtant, il ne se sentait pas trop coupable, ayant cru, de bonne foi, n’avoir pas provoqué sciemment le rire de ses camarades. Mais ceux-ci en avaient pris l’habitude, et dès que Nil parlait ou esquissait un geste, ils éclataient de rire.

C’était une routine à laquelle ils restaient fidèles parce qu’elle leur donnait l’occasion d’une distraction. Le professeur ne pouvant pas toujours avoir les yeux sur Nil, on concluait qu’il se livrait à des facéties.

Le jeune garçon réfléchissait à son cas. Il lui déplaisait maintenant d’être mis à la porte de la classe, et de ne pouvoir mieux profiter des leçons. Il avait onze ans passé et entrerait dans un cours nouveau en octobre. Il devait faire sa communion solennelle l’année suivante, et il décida qu’il travaillerait pendant les vacances. Son catéchisme, il le savait presque mot à mot et son histoire religieuse était toujours sue.

Il lui vint soudain que son entourage de classe lui portait préjudice, et il estima que tant qu’il resterait avec les mêmes élèves, ce seraient les mêmes difficultés.

Quand Nil avait pesé une décision, il la mettait à exécution. Il aimait aussi régler les choses à sa manière et il jugea que la première personne à consulter pour son plan était le directeur.

Gardant pour lui son idée, il se décida à ne la dévoiler qu’à ce personnage. Il ne demanda conseil ni à son père, ni à son professeur et alla de l’avant. Il