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marthe fiel

— Tu as un toupet.

— Auras-tu le courage de me répondre que c’est inexact ?

Louis haussa les épaules et se trahit en disant :

— Comment le sais-tu ?

— Je t’ai vu… pourquoi as-tu fait cela ?

— Parce que je voulais une règle avec des arêtes de cuivre…

— Ton père t’en aurait acheté une…

— Il ne voulait pas… Tiens… je te la donne, tu la remettras sur le pupitre du professeur.

— C’est toi qui la rapporteras, mon vieux… Je suis venu pour te prévenir… Si demain tu ne l’as pas remise, je te vends !

— Mouchard !

— Quand il y a un voleur, il y a toujours un mouchard, mais c’est toujours le voleur qui commence. Puis, je ne t’ai pas trahi près des autres. Je viens ici pour te donner un avis.

— Tu n’as pas fini de me traiter de voleur ?

— Remercie-moi de ne pas l’avoir fait tout haut. Tu rapporteras donc cette règle demain, et tu te confesseras au professeur. Je sais qu’il n’y a rien d’ennuyeux comme de se confesser, mais on est content ensuite. Personne d’autre ne saura que c’est toi.

— Comment as-tu su que je l’avais prise ?

— Ce n’était pas difficile… Par hasard, j’avais oublié un livre dans la classe où tu es resté après nous. Je rouvre la porte et je vois juste mon Legrise qui met une règle dans son cartable. À ce moment, je ne me doutais pas que c’était celle du professeur… je ne