— Ah ! et lequel ?
— Pourrais-tu m’accompagner chez Legrise ?
— Ce camarade indésirable ?
— Oui. papa…
— Ta mère… pourtant…
— Tu seras là, papa, pour me protéger.
— Eh ! bien, qu’irons-nous faire chez Legrise ?
— J’ai une affaire sérieuse à débattre avec lui…
— Oh ! oh ! encore faudrait-il que j’en sois instruit.
— J’aurais voulu ne rien dire avant l’expédition, cependant je vois qu’il faut que je parle, sans quoi nous allons perdre du temps.
— Oui, ne perdons pas de temps, raconte, mon petit…
Nil se pencha vers son père, et, très près de son oreille, à voix basse, il lui exposa son plan.
M. Bompel ne put retenir quelques exclamations et Nil obtint toute son approbation.
— Tu es un brave canard, lui dit son papa.
— Pourquoi canard ? interrogea Nil rieur.
— Parce que c’est un animal qui m’est sympathique, il se lance à l’eau avec courage.
— Mais il est bâti pour nager !
— Et toi… tu es bâti pour te défendre.
— Alors, va pour le canard !
Le père et le fils se mirent en route. La maison de Legrise fut vite atteinte. Mme Legrise ouvrit elle-même la porte aux visiteurs.