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l’élève bompel

— Je n’ai pas été poli, c’est vrai, mais je ne veux pas que cette dame, qui a de bons gâteaux, mais que je trouve très laide, m’appelle son petit ami. Si elle en prenait l’habitude, je deviendrais ridicule.

Mme Bompel ne tenta pas une défense. La logique découlait de ces paroles, et elle estima plus simple de laisser le temps agir, pour débrouiller les politesses conventionnelles. L’enfant enregistra et peu à peu la lumière jaillit.

La jeune mère se contenta de rire intérieurement des aperçus de son fils qui, à son âge, s’occupait déjà d’un ridicule futur.

En classe, Nil ne faisait pas beaucoup de progrès, parce qu’il était souvent mis à la porte par suite de l’habitude que les élèves avaient prise de s’amuser de ses moindres saillies ou de ses mines.

Ainsi, le professeur ayant lu une description du chat, un questionnaire avait suivi :

— Décrivez-moi le chat, avait-il dit.

L’enfant répéta les mots entendus. Quand il eut ter­miné, Nil s’écria :

— Il n’a pas tout dit !

— Pardon ! intervint le professeur, il n’a rien omis de ce que j’ai lu…

— Le livre est mauvais, s’entêta Nil.

— Pourquoi ?

— Le chat, prononça Nil, a des grains de riz entre les doigts de ses pattes…

À cette affirmation, la classe éclata de rire, alors que le professeur restait abasourdi. Il crut que Nil voulait plaisanter pour dissiper ses camarades et il le répri­manda fermement.