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l’élève bompel

Sa mère lui dit :

— Tu as été bien recueilli, mon mignon…

— Je voudrais rester toujours comme aujourd’hui…

— Il ne tient qu’à toi…

— J’ai peur que non… Je crois que chez les garçons, il y a toujours un petit diable qui se bat avec l’ange gardien.

— Il faut le chasser en pensant à Jésus. Maintenant, mon chéri, mange, tu dois avoir faim.

— J’ai très faim… mais j’ai peur de brûler le cher petit Jésus qui est dans mon cœur. Je le sens encore là… et s’il avait mal ?

Mme Bompel essaya de persuader son fils de n’avoir aucune crainte.

Timidement, il porta la cuillère à ses lèvres. Il agissait avec précaution et un soin touchant. Tout en mangeant, il décrivait les sensations éprouvées.

— Quand je suis allée à la table de communion, je tremblais un peu et j’aurais voulu dire mes péchés tout haut. Et puis, j’ai pensé que le Bon Dieu me pardonnerait… puis je ne sais plus… ma tête était toute brouillée. Je t’ai suivie, maman, et je ne pouvais plus penser. Quand M. le Curé s’est approché de moi, j’ai senti du froid dans mon dos. Heureusement, j’ai pu tirer la langue à temps.

Le chocolat disparaissait petit à petit. Quand il fut terminé, Nil demanda doucement :

— Je voudrais t’aider à quelque chose, maman…

— Je n’ai rien à faire qui soit de ton ressort.

— Et toi, papa ?

— Veux-tu mettre mes lacets neufs à mes chaussures ?