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l’élève bompel

battait plus la campagne, mais son corps exigeait des ménagements. Il fallait un grand repos pour ne pas compromettre l’état général.

Legrise réfléchissait durant ce temps de réclusion relative. Il était persuadé qu’il allait mourir et s’il n’abordait pas la vérité avec sa mère, c’était par respect humain. Il souffrait beaucoup de ses brûlures et pour lui, souffrance égalait mort.

Au bout du 4e jour après son accident, il dit à sa mère :

— Maman, je voudrais que la famille Ladoume, au complet, vienne dans ma chambre, ainsi que Nil avec ses parents, sans oublier M. Tradal. Je voudrais aussi que papa soit là…

Bien que la parole de Legrise fût claire et facile, Mme Legrise eut peur d’un nouvel accès de délire. Cette requête lui paraissait tellement anormale qu’elle ne se l’expliquait que par une recrudescence de fièvre.

— Mon chéri, cela te fatiguera.

— Non… non, fais ce que je te demande, je t’en prie, il est temps…

— Il est temps ?

— Oui, oui… insista Louis sans autres commen­taires.

Un peu décontenancée, Mme Legrise chercha ceux que son fils désirait voir, et bientôt tous furent réunis autour du lit du malade.

Chacun se disait : « Louis va nous révéler comment le feu a pris. »