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marthe fiel

De la fumée ? Qu’est-ce que cela signifiait ? Il es­saya d’avancer, mais un nuage l’étouffa et, de nou­veau, il recula.

« Le feu est en bas, murmura-t-il, dans une épouvante. » Une sueur glacée l’inonda.

« Il faut à tout prix que je descende. Comment le feu a-t-il pris ? Est-ce mon bout de cigarette ? »

Il avança de nouveau, mais n’osa pas continuer parce qu’il craignit soudain de s’évanouir dans la fumée et de brûler sans secours.

Un frisson terrible le secoua. Tout le mal qu’il avait commis passa devant son esprit.

Puis il secoua les épaules, comme pour jeter à terre le fardeau de ses remords.

« Bah ! je finirai bien par trouver une issue. Il ouvrit alors la porte qui communiquait avec le grenier à fourrage, et il le vit envahi par une fumée opaque qui le fit tousser et l’aveugla. Il referma vivement la porte en pensant :

« Pourvu que le feu ne vienne pas là-dedans, sans quoi, tout le bâtiment brûlerait. »

Il s’approcha de la fenêtre de la mansarde et cons­tata en se penchant au dehors que des flammes léchaient le mur. Il mesura la hauteur du saut qu’il devrait faire. Il y avait bien six mètres.

Il resta terrorisé. Qu’allait-il devenir ? Il craignait tant de se briser les jambes sur le sol qu’il ne pouvait se déterminer à tenter le saut. Et cependant, devait-il se laisser entourer par les flammes ? Il se sentait devenir fou.

Le silence continuait autour de lui. Personne ne se doutait du feu. Tout le monde était autour de la table