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marthe fiel

— Et toi, modère ta méchanceté… Tu es ici chez des gens qui ont du cœur. Ne les trouble pas par tes inventions malveillantes…

— Cesse ta morale et ne m’accuse pas auprès des Ladoume, parce que tu n’as pas de preuves !

— J’en ai, mais ne crains pas que je te dénonce, je ne jetterai certainement pas le soupçon sur toi, mais je te conseille d’être moins agressif. Ce n’est pas honorable de causer de la peine à ceux qui vous reçoivent…

— Oh ! la la… quand tu auras fini d’être prêcheur ! Je suis libre d’agir comme il me plaît, et si j’ai voulu donner une leçon à ce poseur d’Amédée, ça me regarde !

— Ah ! tu avoues ?

— Non ! et fiche-moi la paix… Et puis, un conseil, mon vieux : ne te mets plus sur mon chemin avec ta morale, il pourrait t’en cuire !

Legrise, sur ces mots, tourna les talons.


Quelques instants plus tard, Nil entendit des cris perçants. Legrise avait rencontré un chat, qui, gâté par tous, ne s’était pas garé de cet inconnu qu’il jugeait bon, comme tous ceux qui l’approchaient.

Le mauvais garçon avait avancé la main vers la pauvre bête qui commençait un ronron de bienvenue, quand Legrise le saisit par la queue et le fit tournoyer.

Nil courut pour le défendre et Legrise, le voyant devant lui, lança le chat à sa tête. Nil fut griffé à la joue, mais il retint la bête qui se débattait, folle de douleur et de peur. Avec des paroles douces et des caresses, le jeune garçon put le calmer et l’emporter.