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marthe fiel

— Tu fais preuve de réflexion… Tu as bien calculé toutes les possibilités de ton navire… on voit que tu habites un grand port de mer où tu t’es imprégné de science maritime… Tu es mûr pour le Borda…

Amédée était dans l’enchantement. Il cria :

— On peut appeler les parents ! l’expérience est concluante !

Tous les enfants, sauf Legrise, tournèrent bride pour chercher les parents qui devisaient sur une terrasse, assis à l’ombre. M. Bompel était là aussi, jouissant de son congé annuel.

Nil marchait le dernier et, mû par une méfiance soudaine, il regarda en arrière, et vit, comme dans un éclair, Legrise qui jetait au loin, une perche.

Il tressaillit, soupçonnant une mauvaise action.

Il parvint avec ses amis près du groupe familial.

Amédée, heureux, annonça :

— Vous pouvez venir… toute l’escadre est sur le bassin et la « Marie-Douce » trône au milieu…

— Sans naufrage ? demanda M. Ladoume.

— Sans aucune avarie… riposta fièrement Amédée, appuyé par les affirmations de ses frères et sœurs.

— Allons voir ma filleule ! s’exclama Mme Ladoume, ravie de la joie de son fils.

Les trois familles, Ladoume, Bompel et Legrise, suivies de M. Tradal se transportèrent sur la « plage » tout en bavardant, les enfants courant en avant. En vue de la « mer », les regards d’Amédée se portèrent tout de suite vers la surface de l’eau et il crut se tromper en n’y voyant plus son bateau.

Il se hâta et il pâlit affreusement en constatant la justesse de ses craintes.

— Mon bateau ! cria-t-il.