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marthe fiel

Nil aurait tu son projet, un Ladoume s’écria :

— Il veut sauter une classe !

— C’est vrai ? s’écria Legrise sidéré.

— Oui, répondit Nil fermement,

— Alors, je ne serai plus avec toi, l’an prochain ?

— Apparemment !

Legrise resta un moment décontenancé et finit par

s’écrier :

— C’est bien de toi ! toujours tenir l’affiche ! Tu dis des choses drôles pour nous dissiper, tu sautes une classe pour produire ton petit effet, et tu lâches les camarades pour les humilier !

Ces paroles étaient débitées avec un accent plein d’amertume qui peina Nil.

Il répliqua cependant avec douceur :

— Tu te méprends sur mon compte… Je veux me mettre en avance d’une classe, dans le cas probable où je me destinerais à une grande école… Tu sais qu’il y a une limite d’âge et que l’on est content d’avoir une année d’avance… Je n’ai pas besoin de te rappeler mon peu de succès en l’année qui vient de s’écouler…

Legrise ne répondit pas. D’ailleurs, tous les garçons trouvaient que l’on tardait à adopter un jeu et ils arrachèrent les deux camarades à leur colloque.

— Ce matin, on se promène, et cet après-midi, après déjeûner, grand lancer de bateaux sur le bassin. Amédée en a construit un dont il est très fier… On espère qu’il ne s’enfoncera pas, parce que maman est sa marraine et qu’on lui a donné son nom, qui est « Marie-Douce ».

Ce projet, décrété par l’aîné de la bande, fut adopté et l’on partit pour la promenade.